Hé m’dame !
Quand on naît artiste et fauché, la condition sine qua non pour se faire connaître est de jouer à tout prix ! si tenté que le zéro livré à lui-même soit une valeur, se donner à défaut de se vendre, telle est la mission.
C’est le lot du créateur de dépenser sa santé et ses deniers, tout en faisant attention de ne pas accélérer le décompte d’une vie basée sur un hypothétique coup de poker.
Quand on a la prétention d’être plus imaginatif que la moyenne, il faut se montrer sous son meilleur jour avec fierté et dignité, quels que soient l’endroit et la situation.
Mais avant d’atteindre l’auditoire, il y a des centaines de courriers et supports audio à envoyer aux quatre coins de l’hexagone avec les meilleures formules pour séduire les programmateurs…
Lors des premiers envois, une MJC de la banlieue parisienne, intriguée par notre musique, nous proposa de partager un festival avec d’autres groupes. Le spectacle se déroulait l’après-midi sur un terrain de sport, au cœur d’une impressionnante forteresse d’immeubles, aux balcons parsemés de paraboles.
Sans tirer une conclusion hâtive, l’idée de ne pas être à notre place nous traversa l’esprit, surtout après avoir entendu les balances des autres participants qui affichaient à la grande majorité, un style rap.
Une ½ heure avant la représentation, la pelouse se trouva investie par un important public au teint  naturellement baigné de soleil.
Bien que les deux premiers groupes aient conforté les spectateurs dans leurs attentes, notre apparition sur scène jeta un froid…
Une partie de l’assemblée se rendit à la buvette, l’autre forma de petits groupes éloignés et le reste discutait sans nous jeter le moindre regard.
Par cet effet d’exclusion, Ils croyaient peut être atteindre nos nobles sentiments, mais c’est avec une volonté décuplée que nos premières notes les encerclèrent.
Dérangés par notre détermination, Ils cherchèrent à nous déstabiliser par d’incessantes huées répétées du genre « à poil, aux chiottes ! A poil, aux chiottes ! » Si Céreyna les avait pris au mot, mais que diable aurait-elle fait une fois dénudée devant les toilettes, je vous le demande un peu, tout ceci manquait de précisions.
Sur la deuxième chanson, exaspérés par notre aisance, ils passèrent de la protestation à la belligérance en nous canardant de canettes métalliques, mais rien n’y faisait, sainte Audace nous poussait à ne pas abdiquer. C’est dans un tumulte invraisemblable que la courageuse Céreyna présenta la troisième chanson « Jouhéla », un titre sur l’adoption d‘un petit africain.
Dès les premières mesures, les âmes belliqueuses perdirent de leur vigueur et les brailleux se turent peu à peu. En quelques phrases touchantes, la situation s’était métamorphosée et les exilés du bout du stade revenaient doucettement. « Jouhéla » tira sa révérence sous une pluie d’applaudissements.
A partir de ce moment là, le concert prit une tournure inespérée et puisque nous étions devenus plus que supportables, nous avons même rajouté au final, les 2 premières victimes de notre récital qui rencontrèrent, cette fois, un étonnant succès.
Habituellement sur ce genre de spectacle, il faut attendre que le dernier artiste soit passé pour approcher les véhicules afin de charger, mais là, sans hurler « hé, porteur ! » le matériel traversa le stade dans la pure tradition des caravanes antiques, les convoyeurs étaient si nombreux, que nos charges propres se réduisaient en vêtements imbibés d’une généreuse sueur . Ce surprenant épisode se termina par une série de dédicaces au cul du camion, on signa des affiches, des pochettes CD, des tee-shirts, des casquettes et même directement sur la peau. Au moment de prendre congé, un retardataire haut comme une guitare accourut vers la chanteuse : « Hé m’dame, m’dame, tu m’fais un autographe ! ». 
« Comment t ‘appelles-tu bonhomme ? »  Avec l’humour et le sourire du grand Louis Amstrong, il s’esclaffa « vas-y moi c’est Jouhéla ! ».
Hi Ma'am!

When you're  born a broke artist, the only way to get people to know you is to play at all cost! If you are left to yourself and may have a value, your aim is to give yourself away instead of hanging yourself.
A creator must spend his money and not pay attention to his health while being wise enough not to live too fast a life which purely relies on hypothetical luck.
When you have the nerve to think you have more imagination than the rest of the lot, you must always look your best, stay proud and dignified, regardless of the place and of the situation.
But before meeting the audience, there are hundreds of letters and audio material to send all over the country. And don't forget to  use the most polite language in order to appeal to the producers...
When we sent our first mail, a youth club in the suburbs of Paris, asked us if we could share a festival with other groups as our music intrigued them.The show took place in the afternoon, on a sports' playground, in the middle of an impressive fortress of buildings where  you could see a cable on every balcony.
Without making a hasty judgement, the thought we didn't belong there crossed our mind, especially after having heard the other musicians' parts. Most of them played rap.
Half an hour before the show, an important crowd invaded the grass. Most of them had a tan.
Our arrival on stage made them turn cold although the 2 first groups had given them what they expected...
Part of them went for a drink, the rest of the audience either formed  remote small groups or chatted away without looking at us.
By excluding us, they probably wanted to hurt our feelings but they were surrounded by the strength of our will.
Our determination got to them and they tried to destabilise us by shouting repetitively « Undress! Fuck off in the lue !». What the devil would Céreyna have done if she had listened to their every word , I ask you? All this lacked precision.
During the second song, exasperated by our cool, they moved on from protesting to violence and throwed us cans, but nothing worked. Pure nerve kept us going. We just wouldn't abdicate. Its in the midst of this unbelievable commotion that the brave Céreyna started her third song « Jouhéla » that was about the adoption of an African child. As soon as the first notes started, the aggressive souls lost their strength and those who yelled gradually become silent. Those few simple sentences had transformed the situation altogether and those who had found exile at the other end of the ground were slowly coming back. «  Jouhéla » bowed down to the audience while the whole audience was applauding.
Then, the concert changed unexpectedly and as we had become more than respectable, we even added the 2 first victims of our recital at the very end and this time they were more than successful.
Usually, when those shows occur, you must wait until the last artist has passed before loading your material in the cars, but there, without even yelling « Hey, porter! », our material crossed the stadium as if it were an old caravan, there were so many porters we only had to carry our  clothes that were wet with sweat. This amazing episode ended with signing a series of auto graphs behind the van. We signed on posters, on CD covers, on Tee-shirts, on caps and even on skin. As we were about to leave, a late fan who was as tall as a guitar ran towards the singer: « Hey, Ma'am, can you sign me an autograph? » .« What's your name, buddie? » With the same sense of humour and smile of the great Louis Armstrong, he burst out laughing :«  Come on, I'm Jouhéla !».

Psychose

Halloween n’est-elle pas une fête gaie et amusante, pour certain le doute n’est pas de mise, pour d’autres, par contre, c’est une infâme ignominie et NAGAKANAYA, avec sa chanson « Trottoirs d’Halloween », a constaté d’une façon peu banale cette confrontation d’idées.
Lors d’une soirée, 300 convives étaient installés en U dans le style des banquets du  Moyen-Age et nous avions suspendu dans la partie centrale un énorme ballon de 1 mètre de diamètre rempli à bloc de confettis ; l’opération consistait pour Céreyna, de crever la baudruche avec un  couteau de boucher...
Ce soir là, « Trottoirs d’Halloween » clôturait notre récital. Au moment du solo, la chanteuse empoigna son arme et se dirigea, affublée d’un costume de sorcière, vers son crime, son œil menaçant, longeant tous les regards, semblait bien être pris au second degré.
La lame allait atteindre sa cible quand, tout à coup, une vieille hystérique attrapa violemment la main tueuse pour la désarmer. Céreyna en grande professionnelle, sans renoncer à la crevaison, ne pensa qu’à  une chose interpréter les derniers complet et refrain. Elle avait toutes les peines à approcher le micro de ses lèvres tant l’affrontement s’endurcissait, mais elle chantait…
« Quelle honte ! quelle honte » hurlait grand-mère qui tordait dans tous les sens le bras de notre sorcière favorite. Sans se rendre compte, cette ravagée nous passa en revue toutes les danses barbares du 20ème siècle qu’elle haïssait forcément. Malgré tout dans l’ivresse de la lutte, elle lâcha prise et se retrouva au sol. L’instant d’après la chanson se terminait et les confettis libérés éclaboussaient un public doublement ravi. Et c’est dans un brouhaha de folie que notre serpillière (prête un peu trop en avance) se releva, avec une rage toute neuve elle se remit à pester son indignation, dans un vocabulaire que personne ne regretta d’avoir entendu...
Les imprévus du spectacle ont quelquefois des antécédents prestigieux : Charlot dans le cirque avait sa bourrique, nous aussi, mais pour un soir seulement !
Psycho

Isn't Halloween meant to be a happy entertaining feast ? Some have no doubt about it but others find it  vile and repulsive. Indeed, NAGAKANAYA's song  «  Halloween's pavements » enabled them to oppose those two views in the most singular way.
One evening,  300 guests were sitting and the group made the shape of a U, as it happened during banquets in the Middle Ages. We had hung up an enormous balloon which measured a meter long full of confettis at the center of the ceiling; Céreyna was meant to burst it open with a butcher's knife...
That evening, « Halloween's pavements »ended our recital. When the time for the solo had come, the singer seased her weapon and moved towards her crime dressed up as a witch. Her threatening look did not terrorise the audience.
The knife was about to reach its aim when, all of a sudden, an old hysterical woman violently caught the criminal hand in order to sease the knife. Very professional, Céreyna focused on singing until the very end without forgetting about bursting the balloon. She found it very hard to stay close to the micro as the fight was getting tougher and tougher but she was singing.
« How shameful! How shameful! » yelled the granny who kept on twisting our favourite witch's song. Without noticing it, the angry hag went through all the 2O th century's dances that she must have hated. However, the intensity of the fight made her let go and she found herself on the floor. Just after, the song was ending and the freed confettis splashed an overjoyed audience. And our old hag got up again , in this noisy madness, afresh and in rage, she showed how angry she was again using a language everyone was only too happy to hear...
Unexpected events in show business sometimes remind you of previous ones: Charlie Chaplin also had an ass in his circus, so did we, but only for an evening! 
Hair

Aujourd’hui, la mode est à la coupe réglementaire, courte et bien dégagée au-dessus des oreilles, voire au-dessus de la tête, ce qui a réduit considérablement le terrain de jeux des parasites et apaisé les biens pensants qui,  dans un passé proche,  ont signifié un mépris certain pour les cheveux longs,  synonyme de crasse et de musique de sauvages,  je vous laisse méditer là-dessus...
Mais voilà, les plus dignes musiciens des années tifs sont encore en activité et sauf calvities, leurs tignasses les accompagnent toujours...
La résistance ne s’arrête pas là,  elle séduit aussi d’irréductibles nostalgiques mais pas seulement. En 2000, un de nos albums avait atterri dans un bar de province branché années 70 - 80,  sa diffusion dans l’établissement a dû plaire car les associations, opérants dans les parages, organisèrent un concert spécialement pour nous…
Et quel étonnement fut le nôtre en voyant devant la superbe scène qu’on nous avait montés une nuée de chevelus de tous âges, pas de doute nous étions sur une terre fertile où le psy du coin a le coiffeur comme client. Apparemment ces gens là ne reniaient pas leur passé en vendant leurs vinyls sur les brocantes, bien au contraire, même leurs jeunes pousses aux tonsures copieusement garnies avaient piqué au truc. Pour preuve,  se moquant du dernier coup de peigne parental, tous les gamins,  alignés en bord de scène, tels les feux de la rampe, faisaient danser leurs cheveux. Les anciens, en arrière, se contentaient d’un sautillement réservé, ils approuvaient, ça va sans dire, l’attitude de leurs progénitures. Soucieux de satisfaire, au-delà de leur espérance, on excita crescendo la nouvelle génération à coup de riffles saignants ; cette démarche énergique entraîna une véritable panique dans les mises en plis. On ne pouvait s’empêcher de trouver ce gigantesque plumeau fou des plus hilarant. Lors des rappels, cette curiosité du jour atteint des sommets dans l’excitation, allant jusqu’à la déroute des rouflaquettes, anglaises, tresses et autres frisures.
Ce soir là, pour venir écouter naga, même les crânes arides se sont conformés à l’étiquette en mettant leurs perruques comme il y a trois siècles pour aller voir s’empiffrer louis XIV, spectacle nettement moins rock n roll !
Hair

Nowadays, fashion dictates you should have the in haircut, short and tidy. You hair should be correctly brushed behind your ears or above your head. This dissuades fleas and relaxes those who quite recently despised long hair as they associated it to dirt and to music played by the barbarian type, you can medidate on this topic…
However, the most respectable musicians of the long hair years are always there and, except when they’re bald, they’re always wearing their mop…
Resistance doesn’t stop here. It seduces the tough and nostalgic. But not only them. In the year 2000, one of our albums landed in a local bar which used to be trendy in the seventies and eighties; our music obviously seduced for nearby associations organised a concert especially for us…
How amazed we were when we saw a crowd of hairy fans, all generations mixed, in front of the beautiful scene which was built for us. No doubt we were in a fertile land where the local psychologist had his hairdresser as a patient. Those people obviously didn’t reject their past by selling their old vinyl records to the second-hand dealers. On the contrary even the hairy youth were attracted. Indeed, those kids made their hair dance in front of the stage, laughing at their parents’ combeb hairdo. The older ones, behind, would be more reserved and of course approved of their childrens’ behaviour. As we were eager to please and go beyond their expectations, we wildly excited this new generation and our energetic attitude created panic, the fear affected the kids’ hairdo. We couldn’t help ourselves from finding this giant brush hilarious. When the encores came, curiousity generated excitement which undid all sorts of hairdo from poney tails to curls.
On that evening, when they came to see Naga, even the baldies wore wigs as if this was happening 3 centuries ago at one of Louis XIV’s feasts, not a very rock n roll show !
Les feux de brousse

Si vous croyez que Naga, en missionnaire du rock n roll, a enflammé l’Afrique et bien vous vous trompez complètement, même si nous caressons l’idée d’y aller un jour, cette nouvelle histoire se passe dans la Bretagne profonde…
Le décor : une place de village garnie d’une scène, des autochtones curieusement amateurs de bonne musique et surtout un barman découvrant la tendinite, la main rivée sur la pompe à bière, douleur largement compensée par un infatigable tiroir caisse.
Notre prestation, ce jour là, était double, début et fin de soirée ; au second passage, nous jouions Body Building, un titre évoquant les rondeurs musculaires sur fond de rock péplum. Céreyna raffole de ces chansons à thème qui permettent de faire monter un fan sur la scène et il est plus drôle pour tout le monde d’en avoir un avec le marcel peu encombré par les roberts de Monsieur Univers. Dans le cas présent, allions-nous nous contenter d’un modèle habituel et bien non, mais de cinq, en l’occurrence des siffleurs de mousses de première, ils tenaient debout on se demande encore comment ! Et pourtant, disciplinés, bien alignés et sans aucune gène, nos athlètes d’un soir firent tomber un à un leurs vêtements pour se retrouver en tenu d’Adam.  Heureusement pour la bien séance, le slip a remplacé cette feuille de vigne si difficile à retenir quand on a les bras occupés à trouver la position idéale pour gonfler l’original. (une pensée pour l’inventeur de l’élastique ne serait pas de trop !)
La chanson s’écoula dans une ambiance des plus sympathiques et nos héros ont parfaitement joué le jeu pour notre plus grand bonheur. Puis le morceau terminé, on entendit au milieu des applaudissements clamer « les feux de brousse, les feux de brousse » bientôt cette phrase contamina le public tout entier « les feux de brousse, les feux de brousse » mais de quoi parlait la foule ! on ne tarda pas à le savoir. Nos hercules, eux parfaitement au courant, saisirent chacun un briquet, puis descendirent leur slip ras du sexe, pour finalement s’immoler la touffe sous les « ouais » de la foule. Ensuite ils remirent leurs vêtements, nous remercièrent et sortirent en prenant garde de ne pas marcher sur les câbles.
Si cette tradition rurale nous avait été dévoilée en hiver, on aurait pu se chauffer autour du poil !!!
Fires in the bush

If you think that Naga, a rock n roll missionary, has set Africa on fire, well you're wholly wrong, even if we are planning on going there one day. This new story happens in real Brittany...
The decor: a stage in the village's center, villagers who are strangely fond of good music and most of all a barman discovering tendinitis as his hand presses the beer pump. The cash flowing in largely soothes the pain.
Our performance, that day, was split in two parts, in the beginning and at the end of the evening; during our second session, we were playing  «  Body Building », a title that reminds you of round muscles, the style was rock peplum. Céreyna is very fond of those songs based on a theme which enable us to make a fan come on stage and it's fun for everyone to see one not as toned as Mister Universe. Were we going to be contented with with one model as we usually are? No, by five beer lovers who could curiously still stand up. A miracle! However, disciplined, lined up and unashamed, our one off athlets undressed until they were naked. Fortunately for the sake of appearences, pants have become a substitute for this vine leaf that is so difficult to contain when your arms are too busy finding the ideal position to make the original bigger ( let's remember who invented the elastic band).
The song was heard in the most cheerful atmosphere , our heroes played the part and gave us immense pleasure. Then, as the song ended and as the audience was applauding, we heard « bush fires, bush fires » but what was the crowd on about?! We soon knew. Our Hercules heroes who knew exactly what it was all about, each seased a lighter, then took off their pants and finally set fire to their hair as the crowd cried « yeah ». They then dressed up again, thanked us and left carefully not walking all over the wires.
If this countryside tradition had taken place in winter, we could have warmed up.
Ma première

Cet évènement inaugural se situe dans mon enfance entre la tombée des couches et la montée des boutons.
Dans le jardin de mes grands-parents franciliens j’avais monté une scène avec 4 casiers à bouteilles, une porte et pour le rideau 3 manches à balais avec un drap miteux.
Les tickets étaient réalisés dans le papier d’emballage d’une société réputée pour son chocolat collant à déboîter les dentiers, raison pour laquelle mes aïeux  n’en consommaient plus puisque leurs palais, fatigués, s’étaient transformés en désert aménagé.
Mon one man show, quant à lui, comportait quelques drôleries puisées dans l’almanach Vermot, d’un extrait de l’Avare avec différents personnages, d’un menuet de Mozart à la flûte et d’une imitation de Gene Kelly.
L’affiche, sur le portail, annonçait le très justifiable prix de 1 franc l’entrée et le début des festivités à 16 h, 30 minutes plus tard la gratuité faisait son apparition, pire encore, à 17 h je dépeuplais le pécher pour offrir ses fruits aux courageux, à 17 h 30, comme une âme en peine sur le trottoir avec mon plateau dans les mains, un miracle se produisit. Exceptionnellement une mère embarrassée avait un besoin urgent de faire garder son jeune fils par un membre de sa famille qui se trouvait être le voisin ;  mais ce dernier étant absent, je vous laisse deviner la suite.
Oh  quelle acquisition j’avais fait là ! mon premier client. Il avait le sourire d’un niais à faire le bonheur des escrocs…
L’idée que je me faisais à son égard se confirma lors de ma prestation, les trois premières parties, il les passa le nez dans le plat. A voir cette gourde se goinfrer de fruits à moitié murs, j’ai eu soudain l’envie de le voir attraper une respectable chiasse.
A l’entame de « singing in the rain » éclata un de ces orages de juillet qui nous envoya jouer aux cartes dans le salon et entre deux batailles, par la fenêtre, je vis, sous le poids de l’eau, le rideau accompagné de ses trois manches s’effondrer.
Comme lot de consolation on peut dire que j’avais involontairement cassé la baraque ! 
My first performance

This first event happened when I was a child between the nappy changing period and the acne stage.
In my  grandparents' garden, in Ille-de-France, I had created a stage with 4 bottle boxes, a door and 3 broomsticks combined with an old rag for the curtain.
The tickets were made out of the wrapping paper a company famous for its sticky chocolate used. A chocolate so sticky you could lose your denture. That's why the elderly didn't buy it anymore , their tired palate had gradually become a desert.
My one man show contained a few jokes found in the Vermot calendar, an extract from the Avare ( Molière's play: the Miser) with various characters, a small flute piece by Mozart and an imitation of Gene Kelly.
On the gate, the poster announced the understandbly price of 1 franc and the start of the show at 4 p.m. Half an hour later you could come in for free. Things got even worse, at 5 p.m I picked the fruit from the peach tree to give it to the courageous type. At 5.30 p.m, a miracle occured as I stood miserable on the pavement holding the tray. Exceptionally, a mother urgently needed someone to mind her young son. The minder was supposed to be a member of her family who was her neighbour but he was absent...I'll let you guess the rest.
Oh! What had I found there! My first client. His sweety pie smile would have delighted crooks...
My first impression was right. During the 3 first parts, his nose was in the tray. Seeing this silly billy stuffing his face with half ripe fruit made me want to see him catching diarrhoea.
When « Singing in the rain  » started, one of those July storms burst and sent us away to play cards in the living room. Between 2 games, I saw my curtain and its broomsticks falling apart under the water.
Le recrutement

 En 20 ans de recrutement, vous vous doutez bien qu’on en a vu des vertes et des pas mures et même des rouges et des blettes !
Ne comptez pas sur moi, sous prétexte de faire de l’épate, d’inventer des batteurs culs-de-jatte, des trompettistes sous oxygène, des guitaristes manchots ou des chanteurs muets. Par contre les sourds, eux, sont bien réels et ils font partie des comités d’écoute des maisons de disques.
Comme dans les agences matrimoniales, le recrutement commence toujours par l’inévitable petite annonce dépeignant généralement des valeurs plus qu’abusives ; si la demande est souvent exagérée, les réponses, elles, atteignent des sommets mensongers, humiliant même les bombeurs de torses de tous poils. Et c’est dans cette ambiance de méga stars des bacs à sable que les rencontres se font et ça commence comme ça.
Exemple : le postulant te serre la pogne et sans te laisser le temps de prononcer le moindre mot, il t’étale ses références…
« salut, je suis du schnock batteur, j’ai eu comme prof Tom Baguette, tu connais certainement ! »
bec fermé tu fais « hum »
« ma batterie c’est une peau claire de chez Charles Cymbale, tu vois laquelle c’est ! »
« hum »
« j’ai joué dans les grosses pédales, les caisses basses et dernièrement dans les splash, t’as dû en entendre parler ! »
Là tu en as marre et tu dis sèchement «  non ! » ça calme.
Puis vient le moment du test. Le batteur en fait trop, tu te cherches, il n’en fait pas assez, tu t’ennuies, il joue à coté, tu te paumes, il joue juste, tu t’inquiètes, oui, car les perles se font rares et les moments de parfaites cohésions durent trop peu, surtout dans un monde où l’instabilité des groupes fait légion ; construire, reconstruire, telle est la devise mais il en faut plus pour atteindre l’inébranlable foi des deux membres fondateurs de nagakanaya.
Dans l’inventaire des prétendants que j’ai vu passer, il y eut ce batteur qui n’avait pas de batterie et qui nous consultait pour en acheter une « ben voyons ! » ; cet autre qui demandait à sa copine l’autorisation de jouer « comme c’est mignon ! » ; ce bidasse qui faisait le mur pour répéter et qui se trouvait au mitard lors des concerts « très commode ! » ; ce bassiste taciturne, comme souvent dans cette catégorie, qui masquait son arthrite par des artifices grossiers « il faut vous soigner mon ami ! » ; ce duo slip et caleçon respectivement bassiste et batteur, inséparable et complètement ingérable « sans commentaire ! » ; ce chanteur, qui au son de quelques applaudissements, se voyait déjà rayonner sur toute la planète, il nous quitta dès sa première prestation et aux dernières nouvelles, il œuvrait dans la dératisation « ah je ris de me voir si beau dans ce tiroir ! » ; cette prétentieuse, aussi haute que large, qui estimait son talent au niveau des chanteuses noires américaines, constatations faites, notre honnête évaluation a  fait fuir cette capricieuse « elle court encore ! » et que dire de ce chanteur grand, blond, frisé, tout de cuir vêtu, bonne voix et imitateur à l’occasion, bref de quoi nous emballer… Seulement voilà, il ne pouvait pas se déplacer sans ses deux frères avec qui il vivait. Deux déchets, laids, nabots et soûlards. L’un portait un éternel costume rayé à faire pâlir le gangster des années 30, en ne se lavant jamais les cheveux, il avait mis au point un subtil système économique en n’investissant pas dans la gomina. L’autre plus propre, il faut le dire, dénotait par son manque de doigts il ne lui restait plus que le pouce et l’auriculaire de la main droite, comme il s’ennuyait pendant les répétitions, il lui prit l’envie de rouler mes cigarettes, cette périlleuse opération faisait découvrir à mon tabac le plaisir de voler et à moi celui de le ramasser.
Un soir de séance studio, notre nouveau ténor arriva redessiné par Tex Avery, les vêtements lacérés de toutes parts en proportion surréaliste devant nos visages stupéfaits, il prononça ces simples mots « problème de famille ! » pour compléter le tableau ces deux larrons, en état d’ébriété, s’écroulèrent dans la batterie sous le regard assassin de son propriétaire. Ce regrettable épisode clôtura notre collaboration et nous propulsa vers une autre expérience beaucoup plus reposante et profitable surtout pour moi : Céreyna.
Hiring

During 20 years of hiring, you no doubt think we have gone through a lot and seen all kind of folk!
Don't expect me to blow my own trumpet, to invent hopeless drum players, guitarists with one arm or mute singers. However, deaf ones are real and even belong to the listening team in record companies.
As it is the case for matrimonial agencies, hiring always starts with the small abusive ad; if the quest is often over the top, the answers go to extremes when it comes to liing which humiliates the impressive types. And it's in this childish context that encounters happen and it begins that way.
E.g: the candidate shakes your hand and without giving you the chance to say a single word starts telling you all about his referees...
« Hi I'm Smith the drum player, Tom Baguette was my teacher, you must surely know him! »
You stay mute and go « hum »
« My bass guitar is a must have from Charlie cymbal, so you can see what I've got! »
« hum »
« I played with the heavy ones, the lower ones and recently with the splash, you must have heard of them! »
There you are fed up and go « No », it's soothing.
Then comes the testing stage. The drum player overdoes it, you wonder, or he doesn't do enough, you get bored, he plays so wrong you get lost, he plays well, you worry. Yes, for diamonds are rare and times during which you can benefit from a perfect alliance don't last long enough, especially in a world where unstable bands are legendary; my mantra is build, rebuild but it would take more than this to affect Nagakanaya's two leaders' strong faith.
In the list of candidates I saw, there was this drum player who did not own a drum and who asked us to buy one « that goes without saying! »; the one who wanted his girlfriend to play « how sweet! »; the buger who wouldn't attend  rehearsals and came late at concerts «  how handy! »; the melancolic bass guitarist, as often in this category, who found it hard to hide his arthritis «  you must take care of yourself, my dear! »; this pant and male underwear duo made of a bass guitarist and of a drum player, always together and impossible to work with «  no comment! »; this singer who thought his big time had come when he heared a few members of the audience applaud, he left us just after his first concert and who now as far as I know has found a job which involves exterminating rats «  Mirror, mirror on the wall who is the poorest of them all? »; that arrogant singer, as large as she was tall, who actually believed she was as talented as black American singers. After listening to her, our honest opinion made her flee and this capricious woman is still running. And what  about this tall, blond, curly singer, dressed in leather from head to toe, who had a good voice and could sometimes imitate others, well he certainly charmed us... But there's a but, he couldn't go anywhere without his 2 brothers with whom he was living. Two pieces of junk, ugly yukky drunks. One always wore a striked suit  which would have made a gangster from the thirties go pale. He never washed his hair as he had found a subtle economical way to save on gel. The other one, I must acknowledge it, was cleaner, he only had his thumb and his little finger on his right hand. As he was bored during rehearsals, he suddenly felt the urge to roll my cigarets and this dangerous operation gave my tabacco the pleasure to fly and me the pleasure to pick it up.
One evening, during a studio session, our new tenor arrived redrawn by Tex Avery, his clothes all  torn in a surrealistic fashion.We were stupefied. And he only said  « family problems! ». Cherry on the cake: the two drunk bastards suddenly fell over the drums. Its owner could have murdered them! This unfortunate episode sealed the end of our collaboration and lead us to another much more restful and fulfilling experience as far as I'm concerned: Céreyna.
Les planches

La maîtresse du producteur est canon, sophistiquée, coûteuse, inintéressante et pour le reste restons polis. Celle de l’artiste peut être grande, petite, habillée ou nue, des beaux quartiers ou des sombres faubourgs, sans cesse différente, sans cesse motivante, sans cesse vibrante, on l’appelle la scène… Inutile d’être 13 pour la rendre vivante, une simple lueur de génie suffit quelquefois à remplir bien des espaces et du génie, il faut parfois en avoir en urgence car ce bel endroit surélevé recèle parfois des surprises de taille avec lesquelles il faut s’adapter. En effet, les organisateurs de concerts inconscients ou irresponsables, allez savoir, dans leurs grandes prévoyances, se chargent de nous préparer le terrain et en général ils y mettent tout leur cœur, même si pour cette raison ils ne méritent pas la critique, il faut bien constater quelques manques de premiers ordres. Oublions les affiches ringardes, les sonos de rues ou les guirlandes éclairantes et penchons-nous sur le praticable. Quand l’organisateur peut disposer d’une salle avec scène, bien des soucis s’évanouissent, mais dans le cas contraire voici pourquoi nous arrivons deux heures en avance.
1er catégorie à  Le trottoir.
Faiblement élevé, peu profond mais très large, combien de fois nous nous sommes étalés sur ce refuge à crottes de chiens, arrosé quelquefois par la seule boisson non-alcoolisée en Bretagne : la pluie et pourtant sur ce territoire hostile, nous en avons eu du succès et fait des rencontres prometteuses, comme quoi.
2ème catégorie à La remorque du cultivateur.
Haute, un peu plus profonde mais pas très large, en acier rouillé ou en bois vermoulu, le tout accompagné d’un fort parfum que les citadins portent rarement, on se demande pourquoi ! Un jour, dans un village en espalier, une de ces carrioles se trouvait collée le long du mur de terrasse où l'église se posait. Le véhicule faisait 4 m de long et avait le fond en trémie, oui oui en trémie, nous étions atterrés, c’était l’endroit pour l’être. Heureusement quelques âmes de bonne volonté réglèrent cette aberration en y plaçant un sol plan. Il restait le problème des dimensions ridicules, nous adaptions donc la solution suivante : la basse batterie sur le plancher fraîchement posé, Céreyna et ses décors au-dessus du mur à droite et moi à gauche. Pour agrémenter cette installation étirée, on plaça une nuée d’éclairage sur la scène, sur l’église et son tour arboré. Ce son et lumière « rock » improvisé fit sensation auprès de la population si bien qu’une fois le matériel rangé, on nous invita dans un restaurant 3 étoiles où nous fîmes, sous l’œil de quelques couches-tard, un inoubliable gueuleton. Pour clôturer cette journée, un cuistot en toque est venu, au dessert, nous pousser la chansonnette et je sus à ce moment précis en quoi le canard que nous avions mangé s ’était réincarné…
3ème catégorie à La semi-remorque.
C’est un type de scène extrêmement employé hormis sa profondeur un peu juste, cet ensemble ouvert à tout pour nous rendre la vie facile, pourtant un critère de désagrément est à souligner : quand le routier apporte la remorque, il ne se soucie guère de la conformité du terrain, il la pose et se retire. Alors vous arrivez et vous constatez que la semi-remorque n’est pas de niveau ; si c’est dans le sens de la longueur, il y a une manivelle pour l’équilibrer, mais si c’est en largeur alors là catastrophe. Si l’orchestre du Titanic s’en est parfaitement accommodé, il faut noter qu’il n’avait pas de matériel à roulettes.
Dans une ambiance que l’on adore, lors d’un rassemblement de motards, notre plateau intérimaire se trouvait dans un champ fortement pentu. En bon agent de maintenance, niveau en main, manches retroussées, je tournais, tournais et retournais interminablement la manivelle. Je n’y comprenais rien ! la bulle du niveau ne bougeait plus. En fait, les roues stabilisatrices ne touchaient plus le sol et la tête de la remorque reposait sur la terre, la ligne horizontale n’était pas impeccable mais jouable. Une heure plus tard, une pluie torrentielle s’abattit longuement, ce qui détrempa le terrain favorisant l’ajustage définitif de notre plateau. L’averse passée, nos chevaliers du macadam sortirent de leurs tentes et vinrent passer avec nous un mémorable moment.
Je pense que le lendemain, c’est avec une joie d’une extrême retenue que le routier a déterré sa compagne.
Pour finir sur le sujet, en tant que témoin, je vais vous conter la mésaventure cévenolle d’un groupe d’amis anglais.
Leur scène trônait sur une île au milieu d’un petit lac. Décor idyllique, cadre fantastique, sono puissante, éclairages soutenus et un public abondant tout autour, il ne manquait plus que l’éternel feu d’artifice. Mais où était-il installé celui là ? .
L’artificier, avec une intelligence qui n’appartient qu’à lui, avait placé tous les départs de fusées dans les bosquets autour de la scène et à 22 h précises, en plein spectacle, BOUM ! dans un premier temps, nos musiciens ne bronchèrent pas, flegme britannique oblige ! mais quand l’artillerie lourde entra dans la danse, ce n’était plus la même chanson ; si ça faisait « oh »  d’un côté, ça faisait « aïe »  de l’autre, car les belles bleues, les belles rouges, jaunes et autres venaient mourir sur nos artistes pris au piège. Comme un seul homme, le groupe se réfugia sous la scène et en souvenir du blitz, ils attendirent le nez dans la poussière que le bombardement cesse. Les munitions épuisées, l’autorité du comté rejoignit l’île en barque, puis avec un  protocole déplorable sans la moindre tasse de thé pour appâter nos sinistrés, il les invita à admirer la lune en pleine sécurité dans des termes sûrement moins spirituels. Le chanteur fut le premier à sortir, il frotta son pantalon de cuir, dépoussiéra les clous de son blouson et je me plais à imaginer qu’il prononça « si c’est comme cela que les Français veulent rivaliser avec l’humour britannique et bien ils ont encore du chemin à faire ».
The stage

The producer's mistress is gorgeous, sophisticated, expensive,  uninteresting. We' ll stop here to be polite. The artist's lover may be tall, small, dressed or not. She may come from the best part in town or the sleazy districts, she's always different, motivating, full of life. She's the stage... You don't have to be 13 to make it lively, sometimes a little genious may fill up many places. You must have some genious in case of emergency for this high up beautiful place can conceal big surprises and you must adapt. Indeed, those who organise concerts may be lost or have no sense of responsibility, who knows?, and they do try to get the whole show ready and often they do it with all their heart. However if they don't deserve to criticised for this very reason, you must admit they have big defects. Let's forget about the old-fashioned posters, the sound in the streets or the sparkling tinsle and let's focus on more practical details. When an organiser can find a room with a stage, many worries fade away, but if it's not the case, here is why we arrive 2 hours in advance:
1st category_ The pavement.
Neither high nor steep but very wide, how many times have we fallen down on this dump for dogs' shit, sometimes watered by the only Breton drink which doesn't contain alcohol: rain? However, on this hostile territory, we've sometimes been successful and made promising encounters, so there you are.
2nd category_ The farmer's truck.
High, a little steeper but not very wide, made of rusty steel or moldy wood, it has an unusual strong smell city dwellers aren't fond of. We may ask ourselves why! One day, in a village set high up in the countryside, one of those trucks was just against the chuch's terrace's wall. It was 4 meters'long without a completely uneven part to stand on, yes indeed, we were devastated. It was a place where you would be devastated! Fortunately, a few good souls solved this ridiculous problem by  putting an even floor. The ridiculous size was a problem and we solved it that way: the drum bass was put on the brand new floor, Céreyna and her decors stayed above the wall at the right and I, at its left. In order to add to this lined up presentation, light glowed on the stage and the church surrounded by trees. Our « rock » version of this sound and light show we had just set up impressed the villagers so much we were invited, after clearing up the material, to a 3 stars restaurant where we enjoyed an unforgettable feast, under the eye of  other late guests. To end the day, a cook wearing his « toque »burst into singing while he served our dessert. At tha very precise moment, I knew he was the reincarnation of the orange cooked duck we had just eaten...
3rd_category: the smaller truck
It's a frequently used type of stage and let alone its steepness which is a little narrow, it can make our life much easier but there is a defect: When the driver brings the truck, he doesn't care if the ground is suitable, he leaves it there and goes. You arrive and then notice this type of truck isn't even. If you have to fix the hight, you can use a crank to make it stable. If there's a problem to do with its width, it's a disaster. If the Titanic's orchestra managed it ok, it's because they had no material with wheels.
In an atmosphere we love, during a motorbike drivers gathering, our temporary stage was set up in a steepy field. Like the perfect handyman, holding the gauge with my turned up sleeves, I kept on turning the crank forever. I just didn't understand! The gauge stopped moving. Indeed, the wheels which kept the stage steady were no longer touching the ground and the first part of the truck layed on the ground. The horizontal surface was no longer perfect but you could use it. One hour later, a terribly long shower wet the ground which made our stage definitely stable. Once it was over, our macadam knights came out of their tents and spent a memorable time in our company.
The next day, I think the driver fetched his partner secretly hiding his immense joy.
To end this topic, I'll tell you about our English friends' unfortunate adventure I witnessed in the Cévennes. Their stage was set up on an island in the middle of a small lake. Ideal decor, great surroundings, powerful sound, good lighting and a wide audience were all around. Only the eternal fireworks were missing. But where had the damn things gone?
The more than wise fireworks'technician, had set them all in the small woods surrounding the stage. And a BANG went at 10 p.m , in the middle of the show. At the beginning, the musicians didn't react, the famous British cool! However when the louder stuff made itself heard, everything changed. You could hear an « oh! » here and an « ouch » there for the lovely blue ones , red ones, yellow ones and all the other ones were diing on our trapped artists. The group hid under the stage and as they remembered the blitz, they waited till the bombing ceased, their nose in the dust. Once there were no munitions left, the local authorities reached the island on a small boat. Then without even offering a cup of tea to please our victims, they invited them to admire the moon safely but using a much less spiritual language. The singer was the first to come out and as he rubbed the dust off  his leather trousers and jacket, I take pleasure in imagining he said: «  Well if the French want to compet with British humour that way, they still have a long way to go. »